Collectivement, nous sommes fortement invités à nous libérer de notre ego en ce moment. Tout ce à quoi nous tenions il y a un an s’est considérablement modifié : la réussite, la notoriété, l’orgueil, les possessions toujours plus importantes, l’avoir et le faire plutôt que l’être, tout ça est appelé à s’estomper et le plus tôt sera le mieux. Nous avons encore à dénouer nos jugements, les divisions que nous créons entre nous et le besoin d’avoir raison et de nous sentir supérieurs aux autres en nous croyant mieux informés.

Dans nos jugements, nous sommes encore trop prompts à nous diviser et à toiser les autres s’ils ne sont pas comme nous, s’ils ne pensent pas comme nous ou s’ils ont des traits de caractère que nous croyons ne pas avoir. Mais parfois, le défaut que nous percevons chez l’autre ne s’y trouve même pas. Il s’agit d’une interprétation totalement erronée, d’une projection de notre mental conditionné à voir des ennemis partout pour se donner raison et se rendre supérieur. D’autres fois, le défaut est là, mais en mettant l’accent sur celui-ci, parfois à l’exclusion de tout le reste, nous l’amplifions afin de ne pas voir que nous portons le même. Et ce à quoi nous réagissons chez l’autre, nous le renforçons en nous-mêmes. Tout ce que nous détestons et à quoi nous réagissons fortement chez l’autre est aussi en nous. Mais ce trait n’a rien à voir avec ce que la personne est ni avec ce que nous sommes : il ne s’agit que de l’ego qui s’exprime, pas de la personne elle-même.

L’ego prend tout personnellement et réveille des émotions comme la résistance, le jugement, l’agressivité. Il confond constamment les opinions avec les faits. De plus, il ne sait pas faire la différence entre un événement et une réaction à cet événement. L’ego est un spécialiste de la perception sélective et de l’interprétation déformée de la réalité.

Quand nous créons des divisions entre nous, les bons et les méchants, les pros et les antis, les éveillés et les endormis, nous laissons notre ego, comme un cheval fou sans brides, courir à travers champs et nous amenant dans toutes les directions, oubliant que nous sommes tous égaux, et non egos! Notre ego adore ces divisions car il se sent supérieur, meilleur que les autres et ne voit pas qu’ainsi il se prive de toute la richesse de la vie, de la lumière des autres et de notre propre lumière. Un ego nom dompté se dresse devant notre propre lumière et nous empêche d’illuminer notre monde. Il nous fait même oublier notre propre lumière.

Tout ce qu’il faut pour se libérer de l’ego, c’est d’en devenir conscient, puisque l’ego et la conscience sont deux choses incompatibles. Dès l’instant où nous devenons conscients de l’ego en nous, il n’est plus à proprement parler notre ego, mais juste un vieux schème mental conditionné. L’ego est inconscient et limité, alors que la Conscience est illimitée. L’ego n’est qu’illusion, alors que la Présence est la seule réalité. L’ego est mensonge, alors que la Présence/Conscience est la Pure Vérité.

Être présent à soi, c’est aussi être présent aux entourloupettes de notre ego. Avec un peu de recul et beaucoup de pratique, il devient de plus en plus facile de le voir à l’œuvre et de s’en désidentifier. L’ego n’est pas ce que nous sommes. Ce n’est qu’une fonction mentale souvent atrophiée. Un ego sain nous permet de fonctionner sainement dans le monde où nous vivons. Plus nous devenons conscients, plus nous nous éveillons spirituellement, moins l’ego est nécessaire pour fonctionner. Nous laissons alors la Source circuler librement à travers nous et nous guider avec facilité vers la prochaine action juste à poser.

À partir du moment où nous devenons conscients de notre ego, celui-ci ne peut plus régner en roi et maître dans notre vie, car ego et conscience ne peuvent pas coexister.

Seule notre Présence à nous peut nous libérer de l’ego. Et le seul moment où nous pouvons être présents, c’est maintenant, pas hier, ni demain, maintenant, en ce moment. Plus nous vivons le moment présent, moins l’ego a de pouvoir dans notre vie. Et moins l’ego a de pouvoir dans notre vie, moins il en a également sur notre planète.